Le flux d'eau entrant en France

Sur les 500 milliards de m³ d’eau qui entrent en France chaque année, environ 40% (soit +/- 200 mds de m³) est convertie naturellement en eau renouvelable pour une utilisation domestique, industrielle ou encore agricole.

Une ressource abondante en France

Sur les 200 Mdm³ de ressource en eau renouvelable, il est estimé que 50% est nécessaire à la vie des écosystèmes naturels. Les activités humaines prélèvent +/- 15% du total. La ressource est donc abondante en France. Cependant, les plus forts prélèvements d’eau ont lieu en été lorsque la disponibilité de la ressource est la plus faible, ce qui peut provoquer des situations de stress hydrique localement, aggravées par des épisodes météorologiques extrêmes (sécheresse).

Une abondance en diminution

Une grande partie de l'eau renouvelable n’est cependant pas exploitable pour les usages humains car absolument nécessaire au bon fonctionnement des milieux aquatiques et des nappes d’eau souterraine ainsi qu’aux conditions de vie des végétaux et des animaux qui en dépendent. Entre les périodes 1990/2001 et 2002/2018, la moyenne du volume annuel d’eau renouvelable a diminué de 14%, passant de 229 mds de m³ à 197 mds de m³. Cela est principalement expliqué par la hausse moyenne des températures (évapotranspiration de l’eau) couplé à une baisse des précipitations en automne (période de réalimentation des nappes d’eau souterraine) sur 49% du territoire français.

Changement climatique

Les épisodes de sécheresse deviennent plus fréquents et intenses, tandis que les précipitations se concentrent davantage sur des périodes courtes, augmentant les risques d’inondations. Ces phénomènes mettent à mal la capacité de renouvellement des ressources. Pour rappel, la sécheresse est un épisode de manque d’eau plus ou moins long, mais suffisant pour que les sols et la flore soient affectés. Ce phénomène peut être cyclique ou exceptionnel et entraîne des conséquences variées : assèchement des cours d’eau, déstabilisation des milieux naturels, impact sur l’approvisionnement en eau potable, augmentation du risque d’incendies, etc.

Pression démographique et économique

L’urbanisation croissante et les besoins agricoles et industriels augmentent la demande en eau. Dans certaines régions, cela conduit à un déséquilibre entre les ressources disponibles et les usages. Sans entrer dans le détail de la consommation d'eau en France, la population de la France métropolitaine a franchi le seuil de 50 millions d'habitants en 1968. Elle a augmenté de près d'un tiers depuis et atteint 68.4 millions en 2024. Pour autant, le volume d'eau renouvelable n'a pas augmenté, voire comme vu précedemment, observe une pente descendante.

Qualité de l’eau

La pollution, qu’elle soit agricole (pesticides, nitrates) ou industrielle, altère les ressources disponibles. La gestion des polluants et des infrastructures de traitement reste un enjeu majeur. Les rejets des stations d’épuration urbaines ou industrielles, les pollutions diffuses d’origine agricole ou dues à des retombées atmosphériques engendrent la présence de macropolluants comme les nitrates et les phosphates ainsi que de micropolluants comme les pesticides, les résidus de médicaments, de produits d’entretien, etc.

Protéger les milieux aquatiques

Restaurer les zones humides et les cours d’eau permet de maintenir un cycle de l’eau équilibré et une biodiversité riche. Selon le rapport d'évaluation sur les zones humides du Comité interministériel de l'évaluation des politiques publiques, il est estimé que la moitié des zones humides en France a disparu entre les années 1960 et 1990.

Anticiper les risques

Des politiques de gestion intégrée des bassins versants doivent être mises en place pour coordonner les prélèvements et adapter l’usage en fonction des conditions climatiques.

Promouvoir la recherche et l’innovation

Investir dans des technologies d’assainissement et de gestion des ressources, comme les capteurs intelligents pour surveiller les niveaux d’eau pour les régions en stress hydrique.

La ressource en eau renouvelable est suffisante en France hormis lors de la période estivale à cause des prélèvements humains

Depuis 2000, le volume d’eau renouvelable par an en France a diminué de 14%

Cette baisse s'explique par la hausse moyenne des températures qui génère une évapotranspiration plus importante